La souffrance au travail

Le travail interroge les représentations que l’on se fait de nous-même et de notre place dans le monde. Il s’agit d’une question brûlante et d’un enjeu central de la société actuelle (chômage, redéfinition des droits des salariés, migration dans un contexte de « crise du travail »…). Dans un monde où il semble ne pas y avoir de travail pour tous et où les exigences d’adaptation du salarié à des critères de rentabilité sont particulièrement élevées, alors que les discours politiques invitent à travailler toujours plus et que la compétition est souvent rude, on ne peut s’étonner que le travail soit souvent dénoncé dans la littérature pour son caractère pathogène et que les liens entre troubles psychologiques et travail ne cessent d’être étudiés. Les termes de « stress au travail », « harcèlement au travail », « burn out », « addiction au travail » sont récurrents dans les médias et viennent traduire un malaise qui semble de plus en plus important.

Le travail peut être une scène où se répètent des difficultés plus anciennes dans notre rapport aux autres, aux contraintes ou à nous même (confiance en soi, peur de l’échec, difficultés dans les relations).
Parfois, c’est une situation vécue au travail qui va venir nous affecter particulièrement, et faire écho à notre histoire personnelle. Une situation de souffrance au travail vient souvent affecter également la vie privée et implique des remises en question sur différents plans.

Dans une situation de souffrance au travail, la rencontre avec psychologue neutre peut permettre de déposer ses souffrances et ses questions dans un lieu sécurisant et ainsi de prendre une certaine distance vis-à-vis des difficultés rencontrées. Il s’agit d’un moment particulier où l’on peut prendre le temps de réfléchir à la situation actuelle, la resituer dans son histoire et imaginer de nouvelles perspectives.

Alexandre Vignaud est spécialiste de la question de la souffrance au travail. Il travaille en parallèle en institution dans une structure médico-sociale d’insertion professionnelle où il reçoit des adultes qui présentent des troubles psychiques.

Frédérique Françaix a travaillé dans une structure médico-sociale où elle recevait des adultes qui présentaient des troubles psychiques et qui se posaient la question du travail. Elle les accompagnait dans l’élaboration et la mise en place de leur projet professionnel. Elle s’est particulièrement intéressée à la question du lien entre le travail et les troubles psychiques en situation de migration et a rédigé le mémoire « psychopathologie et migration, quand le travail s’en mêle » dans le cadre du Diplôme Universitaire « psychiatrie et compétences transculturelles ».